Il y a dix ans était créé le tout premier programme de gérance de la Fondation de concert avec l’ADISQ. Si cette première mouture visait uniquement les gérants dits indépendants, la seconde, parue six ans plus tard, élargissait le bassin potentiel des bénéficiaires en donnant un accès aux producteurs et aux maisons de disques cumulant également la fonction de gérant pour un même artiste.
Dans un même objectif de reconnaissance de l’importance du métier de gérant et pour être en phase avec son évolution, la troisième mouture, mise en place en 2016-2017, a pris appui sur trois constats se dégageant des sondages menés auprès des clientèles. Primo, le gérant est amené à assumer de plus en plus de fonctions, de telle sorte que la distinction faite dans le programme entre le gérant indépendant et la maison de disques, et plus spécifiquement dans la répartition des sommes consenties, n’était plus pertinente. Secundo, la gérance étant pour beaucoup la porte d’entrée dans l’industrie, il fallait faciliter l’accès au programme à ces nouveaux entrepreneurs ainsi qu’aux gérants issus des communautés francophones en situation minoritaire. Enfin, troisièmement, le gérant travaillant sur un horizon étendu, l’exigence de représenter au moins un artiste comptant au plus deux albums en carrière limitait cet accompagnement à long terme souhaité.
En lien avec ces conclusions, des modifications importantes ont donc été apportées au programme de gérance. Ainsi, entre autres éléments, l’accès a été revu en aménageant des voies distinctes selon que l’entreprise ait moins de cinq années (ou rattachée à une communauté minoritaire) ou plus de cinq années d’existence afin de permettre un meilleur accompagnement de l’émergence entrepreneuriale. L’exigence relative à l’artiste émergent a été portée à 3 albums en carrière plutôt que 2 et le nombre d’artistes admissibles à trois et plus, nouvelles règles reconnaissant l’importance de l’accompagnement des artistes en développement tout comme des artistes plus établis. Enfin, la flexibilité, déjà possible, dans l’utilisation de l’aide accordée a été réaffirmée, le programme reconnaissant pleinement la particularité des dépenses liées à cette fonction et le caractère souvent innovant des interventions mises de l’avant par les gérants pour le développement de la carrière des artistes qu’ils représentent.
Cette année, pour rendre compte de cet accompagnement essentiel à l’avancement de la carrière de l’artiste, la parole est donnée à deux gérants dynamiques, reconnus de leurs pairs, qui font les choses autrement. D’abord, Maxime Jarry de Bleu Carpette, gérant de Vincent Appelby, de Machines Géantes et de Joëlle Saint-Pierre, qui est de toutes les tribunes pour la reconnaissance de cette fonction exigeante. Et, enfin, Isabelle Viviers de 4 de Trèfle Productions, manager des Bouches Bées, d’Alexandre Désilets et d’Ingrid St-Pierre, au parcours singulier, et qui, après plusieurs années dans le milieu de la télévision, est devenue l’une de ces femmes entrepreneures qui se font de plus en plus nombreuses dans cette fonction de gérance et ce, plus que dans tout autre métier de la filière musicale.